[Eglise Saint-Nicolas à Beaujeu (Rhône)]

[Eglise Saint-Nicolas à Beaujeu (Rhône)]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0860 02
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historiqueNon, Beaujeu ne possède pas que son vin, fut-il fameux, pour assurer sa réputation ! Chargée d'histoire, la petite cité renferme aussi un patrimoine architecturai non négligeable. Ses hospices, avec leur pharmacie aux superbes boiseries rococo et leur ancienne chapelle dont la belle décoration néoclassique appelle d'urgentes réparations. Mais aussi l'église, Saint-Nicolas, lointain Souvenir de l'antique puissance des sires de Beaujeu, dont l'ultime rejeton épousa Anne de France, fille du redoutable Louis XI et régente du Royaume de France. Sous le solide clocher carré, les moellons irréguliers de roche noire ayant servi à sa construction donnent à l'édifice un aspect plus curieux que vraiment séduisant. Un édifice considérablement modifié au cours des siècles, jusqu'à l'extravagante destruction de la façade, jugée trop envahissante... en plein XXe siècle. Au-delà d'une nef austère, non classée, l'intérêt réside surtout dans un transept et un choeur roman, flanqués de deux ravissantes petites absidioles axées, le tout protégé par les Monuments historiques. Comme souvent, le poids des ans pèse chaque année davantage sur le bâtiment... comme sur les finances des collectivités locales ayant charge de le sauvegarder. Pour la partie classée, le ministère lutta d'abord contre l'inévitable humidité qui salpêtrait les murs. Solide drainage à l'appui. Puis, sous l'impulsion de Marise Durhone, maire particulièrement soucieuse de patrimoine, la commune de Beaujeu a restauré la nef, consolidé la charpente et les contreforts, repeint l'intérieur, avec l'aide de TUC. Aujourd'hui [en 1988], la balle est à nouveau dans le camp des Monuments historiques, pour une nouvelle tranche de travaux visant l'intérieur de la partie classée. 1,9 million de Francs de dépenses répartis entre l'Etat (50%), la commune (25%) et le département (25%), pour un chantier qui vient de débuter et devrait durer huit mois. Dès l'élude préalable, l'architecte des Monuments historiques charge des travaux, Gabriel Mortamet, se heurta à l'accumulation des décorations, rajoutées sur les murs au fil des siècles. La nouvelle par-dessus l'ancienne. Frises du XlVe recouvertes par des peintures du XVIIe, elles-mêmes cachées par des stucs XIXe... Il fallait choisir. Que privilégier ? II y a quinze ans, en pleine vague "pierre nue", dans le désir de revenir absolument au décor d'origine, oh aurait joyeusement tout décapé. On est aujourd'hui plus nuancé, en partant du principe que chaque époque a le droit de survivre à travers ses expressions artistiques. Après une (brève) bataille d'experts, on s'arrêta à une solution médiane : mettre en valeur la partie la plus ancienne, les fresques en particulier, tout en conservant le décor XIXe, quand cela est nécessaire. Mais, dans ce dernier cas, pour ne pas préjuger de l'avenir, un film isolant protègera les peintures médiévales sous-jacentes, On ne sait jamais... Les corps de métiers, généralement régionaux (entreprises Barberot pour la maçonnerie, Valsesia pour la restauration des peintures murales, Mérindol pour les stucs, Mills pour l'échafaudage et plusieurs artisans locaux pour l'éclairage) ont donc pris possession des lieux. Préalablement débarrassés des objets du culte. Mais avant les grands travaux, de nouveaux sondages sont effectués pour découvrir d'éventuelles fresques sous les badigeons successifs. Là encore... on ne sait jamais. Source : "Lifting en Beaujolais" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 29 octobre 1988.

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